dimanche 2 octobre 2016

Cluny - Monthieux, 90kms

22 septembre
Cluny semble encore tout endormi lorsque nous démarrons.
Sommes tout perdus sans la compagnie de nos "mousquetaires 2 eme tronçon " qui ont pédalé 5 étapes avec nous et se sont chargés de nos bagages.
Livres à nous-mêmes, nous redoublons d'attention pour ne pas nous perdre.
Avons retrouvé la voie verte qui passe sous un tunnel cyclable long de 1600 mètres et nous mène jusqu'à Macon.
Pour donner raison à certains amis qui attribuent les chutes de Xavier au Bourgogne, il réussit à tomber une fois encore, question d'ajouter une décoration à sa jambe déjà munie d'une attelle. Il faut savoir que notre bonhomme est têtu et qu'il fait fi des conseils du bandagiste consulté à Cluny pour sa foulure et qui lui recommande une semaine de repos.
Traversons Macon sans encombres. Quai Lamartîne, on roule sur des fragments de poèmes gravés sur le sol. J'arrive à capter quelques bribes: "O temps, suspends ton vol " et plus loin: "nous passons".
Je médite les pensées liées à ce 3 eme tronçon, en lien avec les personnes qui nous sont chères et qui s'en sont allées.
Nous passons sur l'autre rive de la Saône pour aller sur de petites routes de campagne.
Très belles fresques du 12 eme dans la petite église d'Illiat où nous nous sommes arrêtés pour demander la route, mais personne ne connait les petits chemins de notre itinéraire.
Nous suivons le plan de près, la route s'arrête et se prolonge par un chemin de boue à travers  bois, très semblable à celui que nous avions pris par erreur il y a quelques jours. Xavier est devenu très prudent et nous tenons nos vélos à la main, ils sont chargés et ce n'est guère facile.
Devinez qui râle?
Mais tout est bien qui finit bien, nous arriverons à bon port.
Demain, nous aborderons Lyon où nous nous réjouissons de retrouver Jean-Benoit, notre benjamin, qui vient de Londres.

Arrivée

Arrivée



Photos 2 octobre


 Ramatuelle

Le Thoronet - Ramatuelle, 63 kms

2 octobre
Les prairies sont encore route engourdies de rosée et la brume matinale s'effiloche dans les arbres tandis que nos montures galopent au petit trot sur la route déserte.
Les paysages sont tellement beaux qu'on voudrait s'arrêter à chaque tournant pour les photographier,
à défaut, je les grave dans le livre de ma mémoire.
Le massif des Maures se dresse devant nous, sauvage et indompté. Nous l'apprivoisons au ralenti. Tout en haut d'une longue côte, nous apercevons un creux d'argent au loin: la mer!
C'est au galop que nous dévalons la pente pour nous retrouver dans la cohue et le bruit de la route de la côte. Elle bifurque vers Ramatuelle dont la montée semble s'allonger au fur et à mesure que nous avançons mais ensuite, il n'y a plus qu'à suivre la direction mer.
Passons devant la maison d'Emile, notre cher menuisier atteint depuis 18 ans de SLA. C'est la première personne qui nous accueille, lui a qui j'ai tant pensé en pédalant car il est quasi privé de l'usage de ses jambes.
Il nous félicite mais c'est lui le courageux car il garde toujours le sourire.
Il est midi et nous prenons de court le comité d'accueil de La Quessine Sud tellement nous avons roulé vite. Coups de klaxon, ballons, bisous, quel bonheur de franchir la ligne d'arrivée!
Nous avons relevé un défi :1.500 kms
Il fallait y croire pour commencer. Ensuite, il a suffi de vivre un jour à la fois dans la confiance. Certes, nous avons eu de la chance et aussi beaucoup de soutien: famille, amis, personnes rencontrées sur la route. Nous sommes dans la reconnaissance.
Un autre défi m'attend à mon retour: celui de récolter assez d'argent pour acheter un local pour Utuc.
Merci à vous tous qui nous avez sponsorisés ou qui comptez le faire: les petits ruisseaux font les grandes rivières, nous les avons suivis et ils nous ont menés à la grande bleue!



samedi 1 octobre 2016

Rians - Le Thoronet, 65 kms

1er Octobre
Ce matin, ce n'est pas le soleil que nous suivons mais le sac à dos jaune de Bertrand qui nous devance allègrement, que ce soit dans les descentes ou les montées, la force de ses mollets étant de loin supérieure à notre assistance électrique. Le chef tire un peu la langue mais il avance vaillamment.
Vu le mauvais temps et la finesse des pneus de Bertrand, nous décidons d'éviter les petits chemins proposés par grand Angle et restons sur des routes sûres, ce qui alonge le trajet de quelques kms mais nous n'en sommes plus à cela près.
Le vent d'Est est contre nous, les vignes assoiffées se désaltèrent et nous, nous dégustons.
Je pense à toutes les personnes que nous connaissons et qui, faute de santé, sont vissées sur leur fauteuil.
Nous traversons une région superbe: villages charmants, domaines viticoles, tout est là pour nous séduire et nous avons bien envie d'y revenir avec une meilleure météo.
Malgré nos bons équipements, nos sièges et nos bases prennent l'eau. J'aurai les pieds tout bleu indélébile en souvenir de mes godasses.
Arrêt lunch bienvenu à Cotignac. Quand nous redémarrons, le pluie fait sa sieste et je crois qu'elle oubliera de se réveiller. On nous annonce un soleil radieux pour demain.